Veiller à la qualité des eaux et des milieux
La qualité de l’Orge sous haute surveillance
Conformément à la Directive Cadre Européenne sur l’Eau, l’Orge doit retrouver un bon état chimique et un bon potentiel écologique en 2027. Pour analyser la qualité de la rivière, le Syndicat s’appuie sur des prélèvements quotidiens de ses 5 stations de mesure. Ponctuellement, à raison de six fois par an, le Syndicat des prélèvements sur les affluents et les bassins de l’Orge
Plusieurs indicateurs sont étudiés pour définir la qualité de l’eau :
• la biologie, qui concerne ce qui vit dans la rivière ainsi que la présence ou non d’habitats pour les petites bêtes de l’Orge ;
• la physico-chimie, des marqueurs chimiques, traceurs notamment de la pollution par les eaux usées (phosphore, azote...) qui conditionnent la vie aquatique ;
• les micropolluants (métaux, hydrocarbures, pesticides, PCB...), substances hautement toxiques pour la vie aquatique.
La qualité des habitats naturels s’améliore
Toutes les stations analysées sur l’Orge atteignent la classe “bonne qualité”, voire “très bonne qualité” pour Saint-Germain, Saint-Michel et Athis-Mons. Pour les affluents, toutes les stations atteignent la classe “bonne qualité” (sauf le Mort Ru et la Charmoise classés “moyenne qualité”) avec une nette progression par rapport à l’année 2011 et aux moyennes historiques.
Ces bons résultats témoignent d’une amélioration de la qualité des habitats naturels. Elle est en partie liée à la continuité écologique créée grâce à l’abaissement ou l’effacement des ouvrages hydrauliques et aux actions de restauration du cours d’eau et de reconquête du milieu naturel. En revanche, une surveillance s’impose sur les apports anthropiques polluants. L’évaluation de la qualité physico-chimique 2012* révèle une qualité “moyenne” sur la plupart des stations. Des apports polluants issus des activités humaines, urbaines et agricoles comme les nitrites et ammonium (eaux usées), les orthophosphates (détergents et engrais), l’AMPA et le glyphosate (pesticides, STEP) sont les principaux facteurs de dégradation.
De sources multiples, ces émissions de produits sont souvent involontaires, donc difficiles à contrôler. Ces perturbations ponctuelles ou diffuses rendent l’Orge vulnérable particulièrement en période d’étiage (débit minimum dans la rivière), et limitent sa capacité épuratoire. Des démarches, comme le programme “Phyt’Eaux Cités”, visant depuis 2006 à éliminer l’emploi de phytosanitaires, et les travaux de réhabilitation des collecteurs ou de mise en conformité des branchements réalisés par le Syndicat, permettent d’améliorer la qualité de l’Orge.
Depuis 10 ou 15 ans, une amélioration sur les moyennes annuelles de certains paramètres physico-chimiques est notable, notamment pour l’ammonium, les orthophosphates et le Diuron (herbicide interdit depuis 2003). Fixée à 2027, l’atteinte du bon état écologique de l’Orge nécessite :
• d’améliorer encore l’efficacité des dispositifs de collecte et de traitement des eaux usées, notamment sur le secteur aval et sur les affluents,
• de traiter les eaux pluviales ou de réduire les ruissellements à la source,
• de poursuivre la renaturation de la rivière et la restauration de son hydromorphologie.
* synthèse des résultats 2013 non connue à la rédaction du rapport
Télécharger le rapport 2019 « Qualité de l’eau »
Les roseaux au service de la dépollution naturelle
Intégré au paysage, cet ouvrage rustique permet le traitement des eaux pluviales d’un bassin versant d’une superficie de 125 hectares, s’étendant sur les communes de Linas, Saint-Germain-lès-Arpajon et Leuville-sur-Orge avant rejet dans la Boëlle de Leuville. Constitué d’un décanteur, d’un filtre planté de roseaux et d’une zone humide, il permet une filtration des effluents et le développement de micro-organismes participant à la dégradation des hydrocarbures et à la rétention des métaux lourds.
Des résultats encourageants
Les bénéfices pour le milieu naturel sont indiscutables. Les rendements atteints sur les différents paramètres suivis (sédiments, hydrocarbures) démontrent l’efficacité des filtres plantes de roseaux. Les résultats sont supérieurs à 80 % pour les matières en suspension. C’est donc autant de pollution épargnée au milieu récepteur, la Boëlle de Leuville.
Un milieu naturel accueillant
Conçu pour créer un milieu propice au développement de la faune et de la flore, le site présente désormais une bonne diversité faunistique et floristique. La quantité de libellules observée pour un milieu aussi récent est impressionnante.
L’observation de la reproduction de canards et de grenouilles vertes est également positive. Le talus, la zone humide et la mare permettent le développement d’une diversité floristique mixant plantes aquatiques, hélophytes, graminées et légumineuses. Les promeneurs témoignent de l’intérêt pour une telle valorisation paysagère du site et le bénéfice induit pour le milieu naturel. Toutefois, quelques dysfonctionnements ponctuels (pollutions eaux usées) rappellent que ce milieu est fragile et en cours d’installation. Son bon fonctionnement doit être surveillé rigoureusement.
Protéger les cours d’eau
La vallée de l’Orge et ses affluents forment un ensemble géographique et paysager dont la protection nécessite de nombreuses actions.
Maintenir la sécurité des sites ouverts au public
L’incivilité de certains usagers contribue à détériorer l’aspect du cours d’eau. En traversant les villes, les déchets flottants, directement jetés à la rivière ou parvenus par lessivage de la voirie, s’accumulent. Plusieurs tonnes de déchets inertes, de ferraille et d’encombrants sont extraites chaque année du lit des cours d’eau. Ces gros déchets sont triés et valorisés dans des filières de traitement spécialisées. Des campagnes de ramassages de déchets dans le lit de la rivière sont aussi organisées périodiquement. Elles sont réalisées à la main par les patrouilleurs du Syndicat depuis une embarcation légère. L’ensemble du linéaire de rivière en propriété syndicale est visité au moins une fois par an de cette manière, de préférence en période neutre pour la reproduction de la faune rivulaire.
Concernant les embâcles, ils sont d’abord considérés comme un habitat nouveau et privilégié pour la faune aquatique et la faune fréquentant les zones humides. Le choix du retrait d’un embâcle fait partie d’une gestion raisonnée (maintien du bon écoulement général de la rivière ou stabilité des berges).
Intervenir en cas de pollutionsDes pollutions accidentelles peuvent survenir brutalement sur l'Orge ou ses affluents. Elles sont parfois liées à un déversement volontaire dans la rivière. La majorité des pollutions accidentelles provient cependant de déversements au sol entraînés dans la rivière par les eaux de pluie : eaux de rinçage de cuve, eaux d'incendies, renversement de camions citerne sur la chaussée, etc.
Le Syndicat est généralement prévenu par les riverains, pêcheurs et promeneurs, par les équipes du Syndicat qui travaillent sur la rivière ou encore par les systèmes de mesure existants, les pompiers ou la police.
Le Syndicat envoie alors rapidement ses équipes sur les lieux pollués pour réaliser trois actions simultanément :
1) Le prélèvement d'échantillons d'eau pour les transmettre à des laboratoires, qui effectueront des analyses.
2) La mise en place de barrages flottants qui permettent d'arrêter et d'absorber certaines pollutions comme les hydrocarbures. Les barrages sont ensuite régulièrement changés jusqu'à la fin de la pollution. Si les quantités d'hydrocarbures sont importantes, des camions de pompage peuvent venir retirer les pollutions retenues.
3) La recherche de l'origine de la pollution afin de connaître le pollueur et la nature exacte du produit polluant. Cette recherche est effectuée grâce aux traces que peuvent laisser les produits polluants sur les berges et dans les collecteurs.
Ces démarches sont réalisées en collaboration avec les gardes-pêche du Conseil supérieur de la pêche, habilité à rédiger des procès-verbaux à l'encontre des pollueurs.
Valoriser les milieux humides
La rivière est un véritable lieu de vie. Pour la sauvegarder, le Syndicat protège les zones humides, préserve les écosystèmes, rouvre les cours d’eau et redonne vie à l’Orge et ses affluents.
Poursuivre la protection des zones humides
Ces zones ont fortement régressé à l’échelle internationale au cours des dernières décennies en raison de diverses menaces (urbanisation, assèchement, pollution, exploitation...). Les législations développées en faveur des milieux humides se sont multipliées afin d’enrayer les processus de dégradation. Pour répondre à la nouvelle Directive Cadre sur l’eau, ainsi qu’au SDAGE et SAGE de l’Orge-Yvette, le Syndicat a choisi d’axer sa politique de protection des milieux naturels sur les zones humides.
L’objectif est d’obtenir un bon état écologique des milieux aquatiques et de conserver les espèces végétales et animales rares associées à ces milieux. Tout comme les annexes aquatiques, les milieux humides sont fragiles, complexes et méritent un entretien particulier. Les menaces les plus importantes qui pèsent sur ces milieux sont :
• la mauvaise alimentation en eau,
• l’envahissement par les ligneux avec asséchement progressif,
• le comblement de certaines mares isolées.
L’axe prioritaire de gestion défini, consiste à contrecarrer les dynamiques de régression des zones humides en empêchant leur fermeture par les ligneux et en favorisant leur reconnexion au cours d’eau ou leur inondabilité.
La Sallemouille retrouve l’air libre
La Sallemouille est l’un des principaux affluents de l’Orge sur sa partie aval. Elle prend sa source à Gometz-la-Ville et se jette dans l’Orge à Longpont-sur-Orge, après un parcours de 17 km. Canalisée sur 360 mètres depuis plus de 50 ans à Marcoussis, cette portion constituait une discontinuité écologique majeure.
La commune de Marcoussis et le Syndicat ont souhaité rouvrir ce tronçon de rivière pour redonner vie à la rivière et transformer le paysage. La réouverture de la Sallemouille s’inscrit dans la politique globale du Syndicat en matière d’aménagement et de renaturation des cours d’eau. Elle permet la réapparition de l’écosystème lié à la rivière et participe à l’amélioration de la qualité biologique de l’eau.
Les travaux ont été réalisés en co-maîtrise d’ouvrage avec la commune de Marcoussis. Mais la réouverture d’une rivière n’impacte pas que le cours d’eau. Tout l’aménagement doit être lié au contexte et aux usages du site. Les travaux se situant dans l’enceinte sportive du stade de Marcoussis, des aménagements adaptés ont été prévus.
Aujourd’hui, cette réalisation s’intègre parfaitement au site en conciliant accueil du public (sportifs et promeneurs), valorisation paysagère et préservation du milieu naturel. La Sallemouille a retrouvé l’air libre pour le plus grand plaisir de tous !
- en 2007, 70 m pour la Bretonnière, à Saint-Germain-lès-Arpajon
- en 2011, 320 m pour le Blutin, à Brétigny
- en 2012, 95 m pour le Ru de la Source, à Saint-Michel
- en 2013, 360 m pour la Sallemouille à Marcoussis
La reconquête de la qualité des eaux et la renaturationdes cours d’eau restent des objectifs prioritaires pour le Syndicat qui peuvent prendre des formes différentes comme la remise à ciel ouvert mais aussi la création de méandres, l’effacement des seuils artificiels (clapets) ou l’aménagement écologique des berges.